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René SAVARD, le jour de son exploit, le 17 novembre 1927.

René SAVARD à l'entrainement

Cette Nautilette est arrivé en France en piteux état. Don au Musée de la Batellerie de Conflans-Sainte-Honorine par la famille Hughes du Canada. Elle a fait l'objet d'une restauration totale et minutieuse par l'Association des Amis du Musée de la Batellerie. Posée sur le ponton, elle se prépare à retrouver l'eau pour sa 1ière sortie. Ci-dessous, M. Casalis procéde au réglage du safran sur le lac des Ibis au Vésinet en octobre 2014. Plus bas, M. Casalis lui-même remet officiellement la Nautilette restaurée à M. Roblin, conservateur en chef du Musée de la Batellerie.


Ci-dessous à droite, une vidéo de la Nautilette lors du Pardon en juin 2014.


Ces photos appartiennent à l'Association et je remercie M. Casalis de m'avoir autorisé à les diffuser sur ce site.

Cette 3ème Nautilette est visible au musée du Léman en Suisse. Elle a fait l'objet une restauration, il y a quelques années.


Regardez ce beau jeune homme en tenue d'époque faisant une présentation lors d'une fête sur le lac.


Cliquez sur la photo pour vous rendre au Musée du Léman.

Une 2ième belle Nautilette en bon état et complète. Source : Benoit CHAMPOUX

Les Nautilettes recencées à ce jour :

Une sirène sur une Nautilette de loisir. Photo prise sur le lac Léman à Evian-les-Bains.


On peut penser que cette Nautilette a peut être été vendue par Maurice Bossard, un agent général pour la Suisse à Genève situé non loin d’Evian-les-Bains.


"Leyi vos mehin so l'soû..." (Laissez vos soucis sur le seuil...). Ces inscriptions étaient inscrites sur le portail d’entrée du Palais de la Danse  situé sur une île « le Robinson » au milieu de la Meuse. La ville de Visé, en Belgique, possédait ainsi son joyau. Un lieu magique où l’on pouvait s’y détendre en écoutant la musique, danser, se baigner, etc… Pour accéder à cet endroit, les Visétois devaient emprunter un bateau-mouche. Une location de pédo-boats ainsi que des Nautilettes était proposée à la clientèle. Au premier plan, on reconnait les pédalos à la tête de canard très prisés par les enfants. Le circuit longeait la berge de l'île.

« A Joinville Le Pont pont pont… » Bourvil nous aura fait rêver un temps.


A proximité, Nogent-sur-Marne et sur les bords de la Marne s’y trouvait un haut lieu de détente, le Casino Tanton. Cet endroit très prisé dès le début du 20ième siècle accueillait la Bourgeoisie locale. Outre la possibilité de guincher dans une belle grande salle animée par un orchestre, le Casino Tanton offrait la possibilité de louer, à quelques mètres de la salle, une embarcation ou l’une des nombreuses Nautilettes.


En haut de la berge, deux jeunes femmes, dans leur belle toilette, attendent patiemment le retour des deux hydrocyclistes quittant le ponton.

Lors des fêtes nautiques, les organisateurs proposaient bon nombre de compétitions et parmi celles-ci des courses de Nautilettes dont certaines très attendues. Que ce soit lors de la Traversée de Paris en 1927 ou à Toulouse lors de la fête des Trophées France-Sport, également en 1927, ces courses attiraient de très nombreux spectateurs le long des berges intrigués par ce drôle d’engin.

 

Voici quelques sites où l’on pouvait louer comme au "Pavillon Bleu" à Olivet, une Nautilette pour une ballade dominicale.

Document prouvant l'un des moyens mis en place par Savard pour promouvoir la Nautilette.

Après ses exploits, René Savard devient représentant de commerce. Profitant de ses nombreux déplacements en France, il  partira à l’assaut des salles de cinéma afin de promouvoir l’hydrocycle. Il sera parfois accompagné de son élève Mlle Aimée Pfanner. Pendant la projection d’un film documentaire relatant ses essais, ses raids, ses traversées de la Manche, ainsi que celle de son élève, René Savard, moulé dans son maillot tricolore, exposa l’utilité de la bicyclette marine insubmersible et stable sur l’eau. Elle peut servir pour la pêche, le tourisme et le sauvetage. Un essai avait été réalisé en 1930 lors des inondations de Bry-sur-Marne. Une photo, propriété de la famille de René Savard, est visible dans le cahier du Musée de la Batellerie. On y voit Savard sur sa Nautilette ravitaillant des habitants bloqués dans leur maison. (Source : Cahier du Musée de la Batellerie)

  

Mlle Taponnier Yvonne

Miss Paris 1930

Mlle Pfanner, mannequin, est une sportive prévoyante. Ses jambes sont ses outils de travail dans la mode. Aussi, elle les fera assurer pour la somme de 50.000 Dollars auprès d'une compagnie d'assurance, avant sa tentative de traversée de la Manche. Sur la vidéo, jusque au dessus, Mlle Pfanner pose sur sa Nautilette préparée pour la traversée. Un peu plus loin dans le court-métrage, on voit Mlle Aimée Pfanner en tant que mannequin, à côté de son couturier. Un texte dans le film évoque également une garantie sur ses jambes, pour la somme de 10.000 livres Sterling.


Voici une photo de presse exceptionnelle, seul document montrant une Nautilette double. Vous ne me croirez pas, mais cette photo a mis près de 3 semaines à venir des Etats-Unis. Aurait-elle été transportée par "Nautilette-Express"!!

Au commande de la Nautilette double, portant le nom "Miss Paris", on reconnait Aimée Pfanner. En tandem avec elle, Mlle Yvonne Taponnier, Miss Paris 1930. Cette photo a été prise lors de la fête nautique à l'Isle-Adam, le 05 juillet 1930.

L'exploit, que réalisera Mlle Aimée Pfanner en traversant la Manche, franchira les frontières comme en témoigne cette page entière retrouvée dans une revue italienne.

Une vidéo de son exploit est visible ici sur le site itnsource.com ou directement ci-dessous.

  

Une page entière pour Mlle Pfanner, héroine de la traversée

de la Manche dans la Revue Le Petit Journal Illustré

Source : Bibliothéque Nationale de France

Ci-dessus et ci-dessous

la photo de Mlle Pfanner

Source : BNF

Aimée Pfanner, cette belle Strasbourgeoise, sportive de surcroit, était mannequin dans une maison de haute couture à Paris. Savard réussira à la convaincre de tenter la traversée de la Manche. Pour cela, il deviendra son entraineur et lui prodiguera ses conseils. Ce sera chose faite le 05 mai 1929. Alors âgée de 22 ans, Mlle Pfanner deviendra la 1ère femme à réaliser cet exploit en hydrocycle.


Elle partira de Calais à 7H00 du matin. Les quatre premiers milles de sa traversée étaient plutôt favorables. Puis le vent debout et la mer agitée rendaient difficile sa progression. Un bateau accompagnait la jeune femme. René Savard, son entraineur, y avait pris place. Encouragé par ce dernier, elle n’abandonna pas. Vers 16H00, est apparue la côte Anglaise à travers le brouillard. Après 9 heures et 19 minutes d’efforts, elle arrivera le soir à Douvres dans un état d’épuisement profond.

  

Mlle Aimée PFANNER et René SAVARD :

  

René Savard ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Outre ses traversées de la Manche, il s’autoproclame recordman en 4 heures 37, le 05 novembre 1930 et recordman du monde des 24 heures sans entraineur au Havre, les 13 et 14 juillet 1931.

 

Il envisagera un temps avec l’haltérophile André Rolet un raid Nice-La Corse en tandem. On ne trouve pas de trace de ce raid, car André Rolet après avoir abandonné la discipline, se concentrera à la danse athlétique en vue des prochains J.O.


Ci-dessous, René Savard se préparant pour le raid Paris-Brest. Lors de la projection de son film relatant ses exploits dans une salle de cinéma Orléanaise, le 23 août 1931, il annoncera, aux spectateurs, l'abandon de son projet de ralier Paris-Brest. Son projet n'aura jamais lieu.

Au-dessus, Savard, à gauche et Gatier à droite se serrant la main après un match sur la Marne le 20 août 1929. Le parcours aller-retour situé non loin de Joinville-le-Pont faisait 15 kilomètres. Gatier, compétiteur cycliste, avalera le trajet en une heure et 12 minutes loin devant René Savard.


A gauche, un article du 27 avril 1930 relatant un face-à-face entre l'Allemand Gundhardt et René Savard.

A plusieurs reprises, René Savard a failli perdre la vie, voici deux récits de ses mésaventures :


Le 09 août 1930, alors âgé de 30 ans, René Savard part du Pont de Neuilly à Courbevoie pour le raid Paris-Londres par la Seine et les côtes de la Manche. Le 12 septembre 1930, Savard quitte le Tréport en direction de Boulogne-sur-Mer. Mais au large de la baie de Somme, il accuse un retard considérable en raison de la violence du courant. Persistant avec une moyenne de un kilomètre par heure, il se trouva en difficulté au large de l’hôpital Maritime de Berk-sur-Mer. Il fût heureusement aperçu par les propriétaires d’un hôtel qui se portèrent à son secours et le ramenèrent complètement épuisé sur le bord de la plage.  


Le 18 septembre 1930, toujours pour son raid, René Savard quitta Boulogne/Mer à midi pour se rendre à Calais par la mer avec sa Nautilette. Sous la violence des vagues, la frêle embarcation chavira. Par un heureux hasard, deux pêcheurs qui avaient suivi la marche de son engin à partir de la côte lui portèrent secours. Le naufragé Savard, quoique bon nageur, s’était épuisé dans la lutte contre les éléments et ne se défendait que très peu, disparaissant par moment aux regards des sauveteurs. Ces derniers se jetèrent à l’eau et le ramenèrent évanoui sur la grève. Il se reposera à l’hôtel de la plage, à Audresselles. D'autres secouristes récupéreront la Nautilette avant qu'elle ne soit fracassée par la violence des vagues.


Sa tentative de rallier Londres sera un échec.


N’abandonnant pas la partie, bien préparé de part son raid Paris-Brest avorté, il décide le 05 novembre 1930 de tenter une nouvelle traversée de la Manche. Il deviendra le 1er à effectuer la traversée sans bateau convoyeur en 4 heures et 37 minutes.



A plusieurs reprises, des adversaires lanceront des défis à Savard tel le cycliste GATIER.

A partir  de  la  photo  de  presse

ci-dessus, une carte postale sera éditée pour promouvoir la Nautilette.

René Savard au départ du raid Paris-Londres le 09 août 1930

Source : http://www.europeana.eu



Voici une série de cartes postales relatant le départ de René Savard lors de son raid Paris-Londres

Portrait de Mlle Mistinguett

Source : Bibliothèque National de France

René Savard, qui évoluait dans le milieu du spectacle, avait fait connaissance de la belle meneuse de revue, Mlle Mistinguett. La présence de cette dernière fera venir bon nombre de curieux, de journalistes, lors de son départ pour le raid Paris-Londres, le 09 août 1930. Plusieurs cartes postales seront éditées pour l’occasion. On y retrouve Mlle  Mistinguett saluant son "champion". Sur l’une d’entre elles, il est annoté « Un baiser, un baiser, un baiser, pas sur la bouche.. »


Son trajet, ses performances, ses déboires seront commentés quotidiennement dans les journaux de l’époque.


René Savard utilisa le modèle "Loisir" équipé pour le grand tourisme et adapté pour voguer sur les eaux calmes de la Seine. L’ensemble affrété pesait tout de même 350 kg ! Arrivée au Havre, René Savard changera les flotteurs. Il mettra en place un arbre de transmission plus long afin que l'hélice reste constamment plongée dans l'eau, à cause des vagues. Au final, l'engin ressemblera au modèle de série "Traversée de la Manche" aussi appelé "Sport".

Mlle MISTINGUETT et René SAVARD :

Au-dessus, René SAVARD pose en tenue trés décontractée pour une opération de marketing dans un plan d'eau de la Seine avant sa première tentative de traversée de la Manche.


A gauche, posant sur son hydrocycle après son exploit.

Ce document exceptionnel est une photo de presse, montrant René SAVARD à proximité de deux bateaux de pêche, typiques des ports de Boulogne-sur-Mer et de Calais, lors de son premier exploit le 17 novembre 1927.


Mais cet exploit ne s’est pas fait sans mal. On ne se jette pas dans la Manche sans préparation. René Savard utilisera des plans d’eau de la Seine non loin de l’usine Austral comme terrain d’entrainement.


Le 17 avril 1929, Roger Vincent de Boulogne-sur-Seine, à son tour, réalisa la traversée sur une Nautilette et pulvérisa le record de Savard en 5 Heures et 35 minutes. Peu avant son arrivée à Douvres, il perdra même 12 minutes environ pour réparer son gouvernail.

Le 17 novembre 1927, René Savard quitta Calais (Bienvenue chez moi !) et franchit la jetée à 10H35, point de départ. Il sera convoyé par le bateau de pêche « Le Poilu n° 104 » à bord duquel avait pris place un opérateur de cinéma, un correspond du New-York Times et quelques journalistes. A environ un mille nautique du départ, il lança à l’eau deux belles couronnes portant l’inscription « A Nungesser et Coli, aux grands disparus de l’Atlantique». Avec une moyenne horaire de 10 kilomètres, il est rapidement en vue de Douvres. Mais la mer devenait plus houleuse et comme la marée était contraire, il fallut près d’une heure pour que la Nautilette puisse amerrir au port de Douvres. A l'arrivée, il était dans un tel état d'épuisement qu'il s'est évanoui en descendant de son hydrocycle. Il réalisera ainsi la 1ème traversée de la Manche (Channel) en hydrocycle en 6 Heures 6 minutes, ce qui, somme toute, représentait une belle moyenne sur l’eau.


La vidéo, ci-dessous, à gauche, montre René SAVARD à l'entrainement. Elle est également visible ici sur le site itnsource. La 2ème vidéo, de meilleur qualité, est visible ci-dessous, à droite ou directement sur Youtube ici. Notez que l'on aperçoit René SAVARD lancer, au large de Calais, les deux couronnes en mémoire des disparus de l'Atlantique.

Le 13 mars 1927, fort de son expérience en tant que spécialiste de la durée, René Savard proposera ses services à la Police pour explorer des trous de la Marne prés du Vieux Moulin sur la commune de Neuilly-Plaisance. Cela faisait plusieurs jours que la brigade fluviale sonde puits et marres de la ville sans résultat afin de retrouver le corps d’un encaisseur disparu de Nogent. René Savard, après s’être enduit de graisse jaune, plongera par trois fois sans résultat. L’eau était terriblement froide et si trouble que la visibilité en était très restreinte. Sa performance était d’autant plus remarquable que la température dans la région était de 5,4° en moyenne avec un minimum de 3,1° et un maximum de 7,7°. Les précipitations de la journée étaient de 3 millimètres. (Source Météo-France)  

Portrait de René SAVARD

René SAVARD


Mais que serait la Nautilette sans René SAVARD !


René Savard, né à l’aube du 20ème siècle, est un parisien. Ayant servi dans la Marine pendant 5 ans, il y acquière une expérience de plongeur. Cet apnéiste  hors pair était capable de rester sous l’eau près de 5 minutes. Il épousa une bretonne originaire de Kériado dans le Morbihan. Amoureux de la mer et du vélo, c’est tout naturellement qu’il se tourna vers l’hydrocycle.


On lui attribue la paternité de la Nautilette, ce qui est totalement faux. Même les journalistes outre-manche le considéraient comme l’inventeur de l’hydrocycle. En fait, la société Austral lui fournissait les moyens de réaliser ses exploits. Un sponsor en quelque sorte. Une chronique judiciaire du 18 février 1928 prouve l’appartenance de la Nautilette à la société Austral. En effet, cette dernière avait demandé la mise sous séquestre de l’appareil en vue de faire vérifier si, comme la rumeur s’en était répandue, René Savard avait enlevé la marque de la maison sur son engin lors de sa traversée du 17 novembre 1927.


Un temps, il fût surnommé « l’homme amphibie ». Il participa à des attractions comme celle de la fête de la nuit à Paris en août 1927. Il resta plonger dans un grand aquarium fermé pendant de très longues minutes laissant présager le pire.

  

Fort de son succès commercial, la société Austral ira même jusqu’à présenter toute une flottille de Nautilette défilant devant la tribune présidentielle installée sur les bords du bassin de Courbevoie-Asnières, non loin de l’usine de Puteaux. Les hydrocyclistes menés par René Savard et Mlle Aimée Pfanner  saluent le Président de la République Gaston Doumergue. C’était le 13 juillet 1930. Quelle fierté, quelle publicité!

Arbre de transmission de la Nautilette

Plaque d'identification de la Nautilette

Vue d'ensemble de la Nautilette

Vue d'ensemble de la Nautilette

A droite, une publicité de Peugeot Maritime de 1927. Survolez la publicité pour zoomer.



L’hydrocycle devait être assemblé dans l’unique usine de la marque à Puteaux car les archives de l’époque ne mentionnent aucun autre lieu production. Dans toute l’histoire nautique, de tous les engins nautiques de ce type, la Nautilette fût un succès commercial dans le monde entier. La production s’éleva à plus de 700 unités. Fin 1927, on pouvait acheter une Nautilette, modèle « Traversée de la Manche », dénommé aussi modèle « Sport » au prix de 2800 Frs.


On trouve des traces que ce soit en Amérique du Nord, en Afrique, dans toute l’Europe, etc., montre bien que sa conception, sa facilité d’emploi et surtout la promotion ont contribué au succès. J’en ai recensé 4 à ce jour. Deux au Canada, une 3ème au Musée du Léman en Suisse et une 4ème musée de la Batellerie à Conflans-Sainte-Honorine en France. D'ailleurs, cette dernière vient également du Canada.

  

Boitier d'entrainement

Colonne de direction

Description :


Les flotteurs mesureront 4 mètres de long pour 0,33 mètre au plus large et 0,22 mètre de hauteur. La largeur totale fera 1,12 mètre pour le modèle standard « ST » destiné au loisir. L’acajou, un bois noble, sera utilisé pour la fabrication des flotteurs. Ces derniers seront équipés d’un système de vidange breveté par la marque, brevet n° 677.790 du 03 juillet 1929. L’ensemble sera surmonté d’un vélo de la marque Peugeot réalisé pour la circonstance, c’est plutôt surprenant pour une marque qui construit elle-même des vélos ! La propulsion s’effectue à la force des jambes entrainant une hélice plongée dans l’eau au centre de l’embarcation. Le boitier d’entrainement étanche, rempli d’huile, est conçu afin de résister à l’eau. On peut y découvrir les inscriptions « Nautilette » et « Austral » apposées sur le carter gauche. L’arbre d’entrainement de l’hélice est démontable pour rendre l’engin inutilisable par quiconque. Tel un vélo, le guidon permettra de virer à bâbord ou à tribord via des câbles reliés à l’unique gouvernail situé sous l’un des flotteurs.


Une publicité de Peugeot  Maritime éditée en 1927 et 1928 fait apparaitre la possibilité d’acquérir une bicyclette nautique « Type Austral ». Sur les 4 hydrocycles recensés, tous sont équipées du cycle Peugeot ! Les engins sont soumis à rude épreuve. L’eau de mer principalement entraine une corrosion importante des parties métalliques. Austral, n’étant pas équipé pour traiter durablement le cadre, aurait-il sous-traité avec Peugeot ? C’est une possibilité tout comme un deal pour étendre les points de vente sachant que la succursale Peugeot Maritime était déjà bien implanté sur le territoire. Ce qui est surprenant, la Nautillette du Musée de la Batellerie est quant à elle, équipée d'une plaque Austral.


Deux autres types de Nautilette viendront étoffer le catalogue, un modèle « Traversée de la Manche » d’une longueur de 4,70 mètres destiné à s’affranchir des vagues de la mer et un modèle « Tandem » long de 5 mètres pour une ballade à deux. Source « Musée du Léman, à Nyon»

N’ayant pas encore eu l’occasion de récupérer les documents de la société dans les Archives nationales, j’écrirai cette page d’histoire avec les éléments, les documents en ma possession.


Pendant les années folles 20-30, la société « Cycles Austral » sortira des sentiers battus et mettra au point un nouvel engin, l’hydrocycle ou bicyclette nautique baptisé NAUTILETTE.


La possibilité de louer à Olivet, une Nautilette sur les bords du Loiret courant 1924, sa présence lors de la traversée de Paris à la nage en juillet 1924 ou dans un catalogue de Mestre & Bladgé de 1925 prouvent que la production, déjà bien établie, pourrait dater au tout début de la décennie 1920. L’étau se resserre.


Pour ma part, en examinant en détail le brevet n° 541.356 d’Alfred CUISINET du 21 septembre 1921, on remarque une forte similitude entre l’esquisse du brevet et la Nautilette. La forme du cycle, des flotteurs, la présence d’une dérive dans le prolongement du gouvernail et surtout le boitier du pédalier laisse penser que les Cycles Austral ont contacté M. CUISINET pour commercialiser son invention. L’ensemble est entièrement démontable tout comme la Nautilette. D’autre part, la description du brevet souligne la possibilité d’adapter son système sur des flotteurs d’hydravion pour constituer une bouée de sauvetage. Hors dans une publicité visible au Musée du Léman à Nyon en Suisse, les Cycles Austral n’hésitent pas à mettre en avant cet argument également sous la forme « …, elle peut être utilisée comme bouée mécanique de sauvetage ». (Source : Cahier du Musée de la Batellerie)

Le « Pavillon Bleu » était l’un de ces endroits dont les terrasses et les jardins fleuris dominaient la rivière. Un cadre enchanteur. Les touristes attablés observaient la plus belle flottille du Loiret et les cycles nautiques.


Outre la possibilité de guincher, boire un verre de vin du coteau d’Olivet, se restaurer, les touristes pouvaient s’adonner au plaisir de s’évader sur l’eau en louant l’une de ses embarcations dont des Nautilettes.


La 1ère carte postale en début d’article montre un gentleman endimanché évoluant sur l’eau près du « Pavillon Bleu ». La seconde, sur un plan plus large, fait découvrir une partie de la flottille et le canot automobile « Le Hoche » assurant le service du pont d’Olivet.

Photos de la Nautilette à l'arrivée au Musée de Conflans-Sainte-Honorine avec l'accord de M. ROBLIN, conservateur en chef du Musée. Retrouvez d'autres photos de la Nautilette avec M. CASALIS ici.

Avant-propos :


M. François CASALIS de l’Association des Amis du Musée de la Batellerie de Conflans-Sainte-Honorine et le conservateur en chef du musée M. Laurent ROBLIN sont à l’origine d’un superbe cahier du Musée de la Batellerie « Ces merveilleux fous navigant sur leurs drôles de machines » dédié aux inventeurs émérites et perspicaces d’engins nautiques de toutes sortes. Le Musée de la Batellerie a reçu une Nautilette d’un généreux donateur Canadien. Il était tout naturel de lui consacrer un chapitre dans ce cahier. M. CASALIS, non sans mal, a essayé de rassembler un maximum d’informations pour se rapprocher au plus près de l’histoire de cette Nautilette. Je ne saurais trop que vous conseillez d’acquérir ce cahier car en le feuilletant, vous voyagerez également avec ces farfelus obstinés à mettre au point ces drôles d’engins souvent sans lendemain. Cela vous donnera l’envie de visiter le Musée ou d’assister au Pardon qui a lieu à Conflans-Sainte-Honorine mi-juin de chaque année. Vous y apercevrez cette superbe Nautilette unique en France, restaurée de main de maître.


Dans ce cahier du Musée, au musée ou dans la revue « Chasse-Marée » d’août 2014, vous y retrouverez quelques uns de mes documents uniques prêtés pour la circonstance.


Je tiens tout particulièrement à remercier M. ROBLIN et M. CASALIS de m’avoir autorisé à exploiter quelques informations issues du Cahier pour étayer ma vision sur l’histoire de la Nautilette.

LA NAUTILETTE

C’est en 1909 qu’apparaitra pour la 1ière le nom « Hydrocycle ». M. Kaspar, tunisien, baptisera son vélo nautique ainsi. Composé de 2 flotteurs de 3,25 mètres de long en tôle galvanisée et écartées de 78 centimètres, un gouvernail situé sous le flotteur droit, l’ensemble avancera grâce à une hélice placée au centre et est actionnée par des pédales. On y reconnaitrait presque la future Nautilette.

Des prototypes des plus farfelues sans suite commerciales naitront  comme ce tricycle inventé par M. Terry avec lequel il traversera la Manche de Douvres à Calais le 28 juillet 1883 en moins de 8 heures. A gauche


Courant 1884, un jeune prodige de 14 ans, M. Bollée Léon, connu plusieurs années plus tard pour sa voiturette, imaginera ce vélocipède nautique capable de supporter une charge de près de 1000kg !! Ci-dessous.

  

Plus tard, M. Jobert reprendra l’idée de Crocé-Spinelli  et de De la Rue et mettra au point son propre vélocipède nautique se rapprochant fortement des modèles de ces précurseurs comme en témoigne le dessin, à droite. Il le présentera lors de l’exposition Marine et Fluviale du Palais de l’Industrie en 1875.

Et avant la Nautilette, voici quelques uns de ces farfelus ayant marqués leur passage sur Terre, pardon sur l'eau!


Ah! Qui n'a pas rêvé de marcher sur l'eau. Un seul a réussi!! Il y a très longtemps. Tous les moyens sont bons pour réaliser ce rêve. Cette petite histoire avec quelques exemples restera axée principalement autour de la bicyclette nautique.


Des engins émergeront des esprits fertiles tel cet hybride composé de deux flotteurs associés à une roue à aubes. Les prémices de ce nouveau moyen de déplacement viendront d’un Français Joseph-Guillaume Crocé-Spinelli vers 1868 qu’il dénommera vélocipède nautique. Il l’expérimentera sur le grand lac de Vincennes et sur la Seine où il attirera l’attention du public. Il ne cherchera pas à perfectionner son prototype car l’amour de l’aérostation l’emportera. Il décédera d’asphyxie le 15 avril 1875 suite à une catastrophe à bord du ballon Le Zénith à prés de 8000 mètres d’altitude.


Peu de temps après, en 1869, M. De la Rue inventera un vélocipède nautique sur cette base. Il y ajoutera un fauteuil confortable placé derrière le pédaleur permettant d’emmener sa dulcinée.

  

La Nautilette

La Nautilette est un hydrocycle aussi appelé vélo nautique. Elle sera fabriquée par la société des Cycles Austral au début des années 1920. Mais que serait la Nautilette sans le célèbre René Savard qui n'aura de cesse de promouvoir ce drôle d'engin au travers de ses multiples records. Aimée Pfanner, son éléve, participera également à l'aventure.

Histoire de la Nautilette

L'AUSTRAL

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CASALIS François sur la Nautilette lors du Pardon de 2014
Livraison de la Nautilette au Musée de la Batellerie en juin 2014 lors du Pardon
Réglage du safran sur le lac des Ibis au Vésinet en octobre 2014
Première mise à l'eau en mai 2014
Nautilette visible au Musée du Léman en Suisse
Un beau jeune homme en tenue d'époque sur une Nautilette du Musée du Léman
Colonne de direction de la Nautilette n°2
Gouvernail de la Nautilette n° 2
Nautilette n° 2 -2
Nautilette n° 2
Une Nautilette sur le lac Léman à Evian-les-Bains
Location de Nautilettes à Visé en Belgique sur l'île de Robinson-Plage
Les bords de la Marne à Nogent-Joinville - Présence de Nautilettes
Mlle Yvonne Taponnier, Miss Paris 1930
Nautilette double avec Yvonne Taponnier, Miss Paris 1930 et Aimée Pfanner, mannequin
Photo de Mlle PFANNER Aimée avant sa tentative de traversée de la Manche
Le Petit Journal - La performance d'une Française Mlle Pfanner
Photo de la mannequin Mlle Aimée Pfanner
Savard à l'entrainement pour son raid Paris-Brest
Portrait de René Savard
Match entre René Savard et l'Allemand Gundhardt
Savard sur son hydrocycle de sauvetage au départ de Paris-Londres
Savard prend congé de la sympathique Melle Mistinguett au départ du raid Paris-Londres
Savard embrassant Mlle Mistinguett au départ du raid Paris-Londres
Courbevoie, Mlle Mistinguett au départ du raid Paris-Londres sur hydrocycle en couleur
Document personnel
Savard au départ de son raid Paris-Londres
Portrait de Mlle Mistinguett
Savard à l'entrainement avant sa traversée de la Manche
René Savard sur son hydrocycle
Document personnel
Portrait de René SAVARD
Défilé présidentiel de nautillette le 13 juillet 1930
L'arbre de transmission d'une Nautilette
Plaque d'identification d'une Nautilette
Vue d'ensemble d'une Nautilette
Vue d'ensemble d'une Nautilette
Publicité de Peugeot Maritime de 1927
Zoom de la publicité
Boitier d'entrainement de la Nautilette
Colonne de direction de la Nautilette
Dessin du vélo nautique issu du brevet d'Alfred CUISINET
Une Nautilette Type Standard sur les bords du Loiret à Olivet
La Nautilette à son arrivée au Musée de la Batellerie de Conflans-Sainte-Honorine
M. Roblin, conservateur du Musée, scrutant la partie cycle de la Nautilette
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Modèle ST pour le Loisir
Vélocipède de M. Bollée
Vélocipède de M. Terry
C’est en 1909 qu’apparaitra pour le 1ière fois le nom « Hydrocycle ». M. Kaspar, tunisien, baptisera son vélo nautique ainsi. Composé de 2 flotteurs de 3,25 mètres de long en tôle galvanisée et écartées de 78 centimètres, un gouvernail situé sous le flotteur droit, l’ensemble avancera grâce à une hélice placée au centre et est actionnée par des pédales. On y reconnaitrait presque la future Nautilette.     Vélocipède de M. Jobert
Vélocipède nautique de M. de la Rue
Illustration d'André Laclôtre dit André Hellé